Le sommeil est indispensable à la vie des humains. Lors d’une nuit, 4 à 5 cycles de sommeil de 90 à 120 minutes chacun s’enchaînent. On peut schématiser un cycle en trois phases successives :
- Sommeil léger : Le cerveau se ralentit, mais le dormeur reste encore très sensible aux stimulis extérieurs
- Sommeil profond : Pendant cette phase, où le sujet est « coupé » du monde extérieur, s’effectue la récupération de la fatigue physique. C’est aussi le temps de : la synthèse protéique, la réparation des tissus, la sécrétion par exemple de l’hormone de croissance et à partir de la puberté, des hormones sexuelles.
- Sommeil paradoxal : Cette période permet la récupération de la fatigue nerveuse, le développement des circuits neuronaux, la mémorisation. C’est aussi la période principale de survenue des rêves. Elle occupe jusqu’à 60% du sommeil total du nouveau-né, diminuant ensuite jusqu’à 20 à 25% à l’issue de la première année, comme chez l’adulte.
La durée du sommeil diminue avec l’âge : un nouveau-né dort en moyenne 16h (14h à 20h) par jour. Cela se manifeste par le raccourcissement et la disparition des siestes puis un décalage progressif de l’heure du coucher. Les conditions de vie, les habitudes familiales, les saisons, l’école ou le travail, les loisirs…nous contraignent à des compromis avec les besoins fondamentaux de sommeil.
Bonnes et mauvaises habitudes
A l’occasion des consultations, les parents interrogent souvent les professionnels sur le sommeil de leur enfant. Voici quelques conseils :
- Comme l’adulte, un enfant peut être un petit ou un gros dormeur, du matin ou plutôt du soir, mais il importe de connaître et de respecter le rythme et le sommeil de chacun.
- On ne peut pas faire dormir un enfant sur ordre ; seuls les astronautes y sont entraînés… mais on peut favoriser l’endormissement en finissant la journée par des activités calmes, en lisant une histoire, en adoucissant la séparation du coucher par un climat bienveillant et tendre dans la maison. Aller au lit s’accompagne presque toujours d’un rituel dont l’enfant a besoin pour se rassurer : il organise son lit, installe telle peluche, réclame son histoire ou un dernier câlin…
- Certains signes sont également patents et le marchand de sable n’est pas qu’un mythe. Un enfant qui baille, se frotte les yeux, pleurniche, a besoin de dormir. Il est aisé de repérer la bonne heure d’endormissement et de veiller à respecter cet horaire régulier tout en acceptant quelques petites entorses pour les soirées de fêtes. Il faut s’abstenir de suggérer à l’enfant qu’il puisse avoir envie de dormir au risque de déclencher chez lui une réaction d’opposition, mais l’accompagner tranquillement vers son coucher.
- Éviter certaines situations peu propices à l’endormissement : les dîners trop chargés, les causes d’excitation ou d’inquiétude surtout le soir, les tensions, les environnements agités, la télévision. A cet égard, il est important de rappeler que le journal télévisé n’est pas anodin et qu’il n’a aucune vertu pour les enfants. Et pourtant, nombre d’entre eux sont invités à partager avec les adultes ces images du « 20h ».
- Proscrire le « lit punition » : tout comme la piqûre, la mise au lit fait partie de l’arsenal dissuasif utilisé par certains parents. Comment un enfant peut-il ensuite se laisser vacciner ou aller se coucher sereinement ?
- Un réveil progressif : après une bonne nuit, il ne s’agit pas de casser le sommeil des enfants. Les bruits ambiants de la maison qui s’éveille, non agressifs, vont inciter un réveil spontané au bon moment du cycle de sommeil.
Enfin, durant l’enfance, le sommeil va poursuivre son évolution non pas dans sa structure mais dans sa durée. En grandissant, le besoin de sommeil diminue mais il est tout aussi important que pour le bébé de le préserver afin de favoriser la croissance et l’apprentissage. Un autre événement important est la disparition des siestes vers l’âge de quatre ans (souvent à l’entrée de moyenne section).
L’important est d’être observant et à l’écoute des besoins de l’enfant ; car chacun est différent 😉